Vents et effondrement de façades

Au Québec, la loi 122 oblige les propriétaires de bâtiments de cinq étages ou plus à effectuer des inspections tous les 5 ans, à débuter avant la 10e année après la construction du bâtiment, afin d’évaluer la stabilité des façades. Cette loi ne s’applique pas aux bâtiments de quatre étages et moins, l’état de ces bâtiments dépend néanmoins de la diligence de leurs propriétaires. 

Sur les bâtiments plus âgés, généralement de plus de 20 ou 30 ans, les parements de maçonnerie peuvent se détériorer au point de s’effondrer au moindre coup de vent, avec des conséquences parfois fatales. En effet, ces parements sont maintenus à la charpente par des attaches métalliques (anciennement de simples clous) pour assurer leur stabilité latérale. Au fil du temps, sous certaines conditions, ces attaches se détériorent et deviennent insuffisantes pour soutenir le poids de la maçonnerie. Le premier signe visible est généralement un bombement localisé du parement, aussi appelé « ventre de bœuf », qui peut également occasionner un décollement au pourtour des fenêtres. 

La détérioration des attaches du parement de maçonnerie est généralement associée à des problèmes d’infiltrations d’eau ou d’humidité derrière le parement et à des vices de conception ou de construction, le plus fréquent étant l’absence de chantepleures efficaces au bas des parements et au-dessus des portes et fenêtres afin de drainer et aérer l’espace d’air derrière le parement. Outre la déformation du parement, d’autres signes sont observés dans des situations problématiques comme décrites ci-dessus comme : des cernes d’humidité/de la décoloration, un effritement des joints de mortier ou l’éclatement de la maçonnerie. Ces signes pourraient mener à un risque d’effondrement du parement.

D’ailleurs, les effondrements de parement de maçonnerie se produisent souvent lors de journées de « forts vents » puisque ces vents exercent une pression supplémentaire sur une façade déjà affaiblie. Malgré tout, il est rare que la force de ces vents dépasse celle de conception prévue par le Code national du bâtiment. Ainsi, le vent devient davantage un élément déclencheur de l’effondrement que la cause du sinistre.

Somme toute, un entretien rigoureux des bâtiments et une attention particulière portée aux signes de détérioration des parements de maçonnerie sont les clés pour prévenir de tels sinistres qui peuvent s’avérer tragiques.